Les scandales des pizzas industrielles

Le 08/05/2013 à 08h00 - Pizza business

Le mensuel Capital, édité par les éditions Prisma vient de sortir son nouveau numéro, avec à l'intérieur un dossier d'une 15aine de pages sur la pizza industrielle. Sous des packagings attrayants, la pizza industrielle cache bien des secrets... plus ou moins avouables...

Malgrè les scandales alimentaires à répétition et les problématiques de traçabilité des aliments,  les pizzas industrielles gardent la part belle auprès des consommateurs. En effet, en France, près de 3 pizzas sur 4 sont consommées au domicile et proviennent de la grande distribution...

Retour sur ces pratiques peu déontologiques, qui mettent à mal le marché de la pizza dans son ensemble... 



- Les "astuces" des industriels pour vous vendre toujours plus cher des produits de moins bonne qualité. 

C'est LA révélation de ce numéro de capital. les industriels n'hésitent pas à tricher avec les nomenclatures pour vous faire croire que vous mangez des produits toujours meilleurs :

- Chez Carrefour, Leader Price... Les marques de distributeurs remplacent le fromage par du faux fromage pour faire des économies. Et c'est assumé par la direction de ces enseignes : vous mangez du fromage "analogue", composé de protéines végétales et matières grasses. Soit disant "sans allergène, et moins calorique...". 

- Chez Dr Oetker, super U... On réduit la taille des pizzas. Une technique qui a fait ses preuves depuis des années chez les industriels : réduire la quantité de produit vendue pour le même prix permet de faire des économies d'échelle substencielles. 

- Chez Auchan, Carrefour... On privilégie la pâte au détriment de la garniture. Si les pizzas du leader Buitonni (Nestlé) se composent au minimum de 60% de garniture pour 40% de pâte, chez les concurrents, on n'hésite pas à ramener ce ratio à 50/50. malgré l(augmentation récente du prix u blé, cela reste toujours d'une rentabilité sans concession pour les industriels. 

- Chez Intermarché... On alourdit le jambon avec de l'eau... Tout est dit dans le titre, on injecte de l'eau dans le jambon afin que celui-ci soit plus lourd à la pesée. Ce qui permet de réduire par 2 le prix de revien de la matière première. 

- D'autres cas de figure moins flagrants sont relevés auprès des industriels : chez Buitonni, on rempalce les tomates par du concentré. Chez Picard, on fait cuire les pizzas en Italie, ce qui permet de jouer sur la perte d'eau des ingrédients lors de la cuisson (au niveau des frais logistiques). Chez Aldi ou Sodebo, on joue sur le poid des ingrédients les plus chers... 

Au final, toutes ces techniques dénotent bien de la volonté des industriels : vendre toujours aussi cher un produit qui leur a coûté moins cher à produire. Mais la question se pose de notre responsabilité de consommateur... Est ce que a toujours vouloir des prix plus bas, nous sommes prêts à sacrifier la qualité des produits? 

- L'origine des ingrédients

En grand flou artistique est entretenu autour de la provenance des pizzas industrielles. En effet, si les pizzas n'ont (heureusement) pas été eclaboussées par le scandale de la viande de cheval, il n'en reste pas moins que certains aliments qui composent celles-ci semblent provenir de fillière plus ou moins tracables :

- Les champigons : seules 20% des pizzas de grande surface utilisent des champignons français. Les 80% restants se fournissent en Hollande, en Pologne ou encore en Chine. 

- La volaille : Si pour le boeuf les conditions de marquage et de tracabilité de la viande de boeuf sont stricts, la volaille échappe pour le moment à ces conditions drastiques (mais contournables, nous l'avons vu avec l'affaire spangero). Il se pourrait donc que la volaille des pizzas industrielles provienne du Brésil, 1er producteur mondial de volaille. 

- La sauce tomate : outre le fait que la purée de tomate soit remplacé par du concentré (moins cher à l'achat et dilluable avec de l'eau), les tomates qui composent votre pizza sont toutes importées de Chine, leader mondial de la production de tomate. 

- Les crevettes : près de la totalité des crevettes utilisées dans les pizzas industrielles proviendraient de la Thailande, 1er producteur mondial de crevettes. 

- La mozzarela : il n'existe oas de produit plus Italien que la mozzarella. Pourtrant, celle-ci est produite à base de lait Néo-Zélandais, et serait moulée au Danemark. Bien loin de l'image Italienne que l'on veut donner à ce produit. 

Pour le coup, la provenance des aliments ne se limite malheureusement pas à la production de pizza. En effet, ce que Capital révèle avec cette enquête, c'est plus une problématique de tracabilité globale des produits vendus en supermarché. Les industriels encouragent en effet ces pratiques pour des raisons économiques, mais les problématiques sont les mêmes si vous achetez une pizzas fruits de mer, ou si vous décidez de la faire vous même avec des ingrédients achetés au supermarché : dans les 2 cas de figure, vous serez amené à manger des crevettes Thailandaises, des tomates chinoise et de la mozza Danoise... 

Au final, la lecture de ce reportage me fait réaliser une seule chose : mieux vaut aller manger une pizza chez son maître pizzaiolo à côté de chez soi, plutôt que d'acheter des pizzas en grande surface...